OTTAWA, Ontario--(BUSINESS WIRE)--Le secteur de la bioéconomie canadienne subira une grave pénurie de talents dès 2024 alors que les besoins seront nettement supérieurs aux ressources disponibles, selon les résultats d’une étude sans précédent sur le marché du travail dévoilés aujourd’hui par BioTalent Canada. L’analyse des données à l’échelle nationale suggère que le secteur en croissance de la bioéconomie aura besoin de 65 000 travailleurs additionnels d’ici 2029 pour répondre à la demande. Selon les prévisions actuelles, le pipeline de talents est aux trois quarts vide.
« À moins que des mesures ne soient prises immédiatement pour assurer un apport continu de talents en bioéconomie, a déclaré Robert Henderson, président et chef de la direction de BioTalent Canada, le pays ne sera pas prêt pour les prochaines années, encore moins s’il y a une autre crise. Ce n’est pas seulement une question d’infrastructure; le Canada a besoin de la puissance des cerveaux de classe mondiale à l’intérieur de ces bâtiments. »
D’après cette étude exhaustive du marché du travail, le Canada compte actuellement quelque 12 000 établissements de bioéconomie employant environ 200 000 travailleurs. Ce nombre devrait passer à 223 000 d’ici la fin de la décennie. Cependant, seul un quart des postes offerts seront pourvus si les conditions actuelles ne changent pas.
« La réserve de talents devrait déborder, mais ce n’est pas le cas, a affirmé M. Henderson. Dans certains sous-secteurs, il y aura en moyenne au moins deux offres d’emploi pour chaque candidat potentiel d’ici 2022. D’ici 2029, ce ratio pourrait s’élever à quatre pour un. »
La situation dans l’industrie de la biofabrication est particulièrement préoccupante, d’autant plus que le Canada cherche à accroître la production locale et à se libérer de sa dépendance envers les fournisseurs étrangers, comme l’a fait ressortir la pandémie de COVID-19. Pour les sous-secteurs de la biofabrication, de la production, de la distribution et de la logistique, les talents disponibles pourront combler moins de 25 % de la demande de 2021 à 2029. Cette prévision ne tient même pas compte des besoins de talents additionnels découlant de la volonté du Canada de développer sa capacité à biofabriquer ses propres vaccins.
« Il est manifeste que des mesures doivent être prises dès maintenant », réitère M. Henderson.
Les résultats de la recherche soulignent un besoin urgent de constituer une capacité de main-d’œuvre dans la bioéconomie par des stratégies concertées de recrutement et de mobilisation. Les auteurs de l’étude proposent certaines solutions.
- Diversité – Agrandir le bassin de talents, notamment en attirant les nouveaux arrivants (qui ne représentent actuellement que 9 % des travailleurs de la bioéconomie), les professionnels formés à l’étranger (seulement 17 % de la bioéconomie actuelle), les Autochtones et les personnes handicapées (moins de 1 % chacun respectivement).
- Sensibilisation – Les étudiants sont faiblement ou modérément sensibilisés aux possibilités d’emplois en bioéconomie. Des initiatives comme des séances d’information sur les carrières, des salons de l’emploi et des publications sur les réseaux aideraient les employeurs à entrer en contact avec les étudiants afin de les inciter à choisir une carrière dans le secteur.
- Formation en emploi – Accroître les activités d’apprentissage intégré au travail pour les employés les aiderait à développer des compétences pratiques en plus de leurs connaissances théoriques.
- Requalification – Les employeurs de la bioéconomie devront puiser des talents dans d’autres secteurs où ils seront disponibles et trouver les moyens de perfectionner ou de requalifier rapidement les travailleurs occupant des postes de première ligne et de gestion.
- Ressources humaines – La bioéconomie se compose principalement de petites entreprises, dont moins de 30 % ont un employé dédié à la gestion des ressources humaines. Il est essentiel d’améliorer les pratiques RH en général et de lier le recrutement aux prévisions de main-d’œuvre pour compter sur une réserve appropriée de talents.
Dans tous les sous-secteurs de la bioéconomie, M. Henderson note que le besoin de talents ne touche pas seulement les compétences scientifiques. Les employeurs recherchent également des capacités générales essentielles, comme la résolution de problèmes, l’esprit d’équipe, la communication, l’adaptabilité et l’entregent.
« Comme toutes les entreprises, ces organisations ont besoin de compétences en commercialisation, en finances, en logistique, en communication et en administration », explique-t-il.
L’analyse des données a permis de dresser un portrait unique de la situation, en cela qu’elle quantifie les besoins de talents au Canada pour développer efficacement le secteur de la bioéconomie.
L’étude sur le marché du travail comprenait un sondage auprès des employeurs. Terminé en mars 2020, soit au moment où la pandémie s’installait, il a permis d’établir une base de référence pour la recherche. Deux autres sondages ont été réalisés par la suite pour mesurer les effets de la pandémie. L’étude a également produit le tout premier rapport national sur la demande et l’offre dans le secteur de la bioéconomie.
Cette méthodologie rigoureuse – en collaboration avec des économistes – n’avait jamais été utilisée auparavant dans la bioéconomie canadienne.
« BioTalent Canada était sur le terrain lorsque la pandémie nous a frappés, en train d’évaluer son impact, a déclaré M. Henderson. Il y avait une occasion unique d’effectuer une recherche dans le secteur au moment précis où il était sous pression de répondre à une crise mondiale. »
Pour obtenir de plus amples renseignements et consulter les rapports, allez à www.biotalent.ca/EtudeIMT
Ces rapports ont été financés par le Programme d’initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.
À propos de BioTalent Canada
BioTalent Canada soutient les gens derrière la science essentielle. Reconnue comme la source incontournable de renseignements sur le marché du travail, BioTalent Canada guide les intervenants de la bioéconomie avec des données factuelles et des normes axées sur l’industrie. BioTalent Canada s’efforce de catalyser l’intelligence en bioéconomie, de combler le fossé entre les talents prêts à l’emploi et les employeurs et d’assurer l’agilité, la résilience et la durabilité de l’un des secteurs les plus vitaux du Canada.
Figurant depuis peu sur la liste des 50 meilleurs lieux de travail au Canada dans la catégorie des employeurs de 10 à 50 employés et détentrice de la certification Great Place to WorkMD 2021, BioTalent Canada applique en son sein les mêmes normes que celles qu’elle recommande à ses partenaires. Ces distinctions lui ont été attribuées après une analyse rigoureuse et indépendante effectuée par Great Place to WorkMD.
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